Je suis partie

Publié le par Calaé

Je suis partie. Sept jours. Seule. A 1600 km. Avec ma grosse valise rouge et mon tout petit sac noir. J'ai laissé derrière moi les double J, Laurent, mes histoires de coeur, mes histoires de cul, mes déceptions sur la vie, sur mes proches...

Je me suis gavée de paysages, je suis tombée amoureuse d'un endroit en particulier...j'y suis allée plusieurs fois...c'est calme, serein, j'y étais en paix. J'ai marché, beaucoup, j'ai fait du vélo...j'ai fait plus d'exercices que je n'en ferai jamais sur mes 2h de sport à Basic Fit. Et là, sur ton vélo, à observer la vue, rouge comme un poivron, dégoulinante comme si tu sortais de la douche (de toute façon là bas, quoi que tu fasses tu dégouilnes...2h de marche, 2h de vélo, 2h de rien, même résultat...), d'un coup, tu te sens vivante...et tu te dis qu'en Belgique aussi tu devrais le faire, prendre ton vélo et rouler, sans but...respirer... et tu as envie de hurler, mais tu ne le fais pas, le cri est intérieur... D'ailleurs, j'ai passé cette semaine dans un silence quasi complet...baraguinant par ci, par là, un mot d'anglais, un mot d'espagnol quand c'était vraiment nécessaire... Je regarde les gens, en couple, en famille, entre amis, rivés chacun sur leur gsm, aglutinés dans le hall de l'hôtel espérant avoir une connexion, au lieu de profiter les uns des autres... et là, je me rends compte du ridicule de la chose... je ne sais pas si ça me fera changer la façon de m'en servir mais ça interpelle! Pas de Facebook, pas de mail pour moi là-bas, choix personnel, un besoin total de déconnexion... Spectatrice donc, à l'abris dans ma bulle... Je lis aussi, beaucoup. Presqu'un livre par jour...

Et de temps en temps, un retour à la réalité...un ex mari qui demande le poids, la taille, le groupe sanguin du fiston (pèse-le, mesure-le tu sauras, si tu t'en étais occupé correctement ses 6 dernières années, tu saurais...mais tu ne dis rien, tu réponds simplement...pas de vagues), un cours de capoeira suspendu pour la fête nationale, la date de reprise du cours de zumba.. et je retourne dans ma bulle de soleil, de lecture, de marche, de découverte, de baignade, de clapotis de l'eau dans la piscine...

Je suis bien... J'ai les pieds en bouillie, en moyenne 10 pansements à chaque pied, mes jambes qui crient "pitié" à chaque mouvement, mais je vais bien...

Le soir, c'est plus difficile...quand j'ai fini de m'activer, je me retrouve seule avec un hôtel plein de gens et une chambre vide et là, le manque est immense...j'ai le coeur tellement lourd, tellement trsite...

Cependant, pas d'illusion, pas de faux espoir... le mal être, le mal de vivre sont toujours présents...le trou béant dans ma poitrine est toujours là...une chanson entendue au détour d'un magasin me propulse 16 ans en arrière, douce nostalgie...un physique, un son, une pensée surgie du fond de mon esprit me rappellent ce qui aurait du être et me ramène chaque fois à l'échec cuisant, la déception, l'incompréhension...

Je suis rentrée depuis...cette nuit...mais je suis encore un peu en déconnexion...j'ai l'impression de ne pas encore avoir totalement rejoint le monde, ce sera probablement pour demain, mais pour l'instant...je suis toujours dans ma bulle...

 

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C
Quel courage, d etre partie seule et loin ainsi! :-) <br /> Un ptit truc qui m a aidee et m aide encore parfois.... qd j suis mal, je m ecris. Ou j ecris à l enfant que j ai ete. Cme pr me reconcilier avec moi meme, m aider a comptendre telle ou telle emotion, telle ou telle reaction... <br /> j espere que ces qq jrs t auront faits du bien.<br /> Bises
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C
Oui ça m'a fait bcp de bien...